Inauguration de l'oeuvre
C’est dans cette optique que fut abordé ce projet d’intégration d’une œuvre-pont sur la rivière Nicolet. Et l’idée a rapidement germé de faire de cette passerelle, une véritable icône au recyclage. Le projet met ai- nsi en évidence le travail novateur de Cascades dans le domaine du recyclage, mais également cette passion pour les matériaux et les pièces d’équipement qui marque ses fondateurs et son équipe actuelle.
Dans une publication bilan soulignant les 40 ans de Cascades, on mentionne en effet que «l’entreprise recycle le papier comme elle recycle les machines et les usines ». Cette toute nouvelle passerelle en fait foi. Dans son parcours fluide, elle utilise en tout premier lieu ce matériau unique qu’est le plastique recyclé sous forme de planches ou de plaques. Les teintes de gris anthracite et de vert d’eau choisies pour la passerelle, anoblis- sent le matériau et s’adaptent à merveille à son environnement naturel.
La rampe est composée d’une superposition ajourée de planches de plastique recyclé de couleur anthracite placées en quinconce. Étonnement, ce mode d’assemblage évoque la pierre ou la brique. Partout, les surfaces ainsi composées permettent à la lumière de pénétrer la structure. Les percées respectent les critères de sécurité tout en permettant de créer un effet de légèreté. On notera en outre la présence de plusieurs pièces de métal et de machinerie récupérées tout au long du parcours. Le pont roulant de l’usine sert notamment de base, de structure, pour le tablier et connaît ainsi une seconde vie.
Déambuler sur la passerelle constitue une expérience en soi. Trois moments ponctuent ce parcours. Un petit édicule se présente comme un point culminant alors que deux belvédères permettent un temps d’arrêt et une vue sur le paysage.
L’édicule est construit à l’aide un produit de recyclage différent: des plaques percées de formes rondes qui reçoivent des éléments de verre créant des effets de vitrail tout en protégeant des intempéries. Les structures de toit de cet édicule rappellent à certains égards l’esthétique des halles de marché du XIXe siècle. Elles mettent en valeur l’aspect mécanique lié au travail en usine. On reconnaîtra des structures de métal perforées trouvées dans la cour des objets récupérés des usines, mais aussi des engrenages qui entrent en dialogue avec la toiture en bois.
Au centre du premier belvédère, une pièce de machine récupérée ressemblant à un monumental instrument de musique supporte une lunette d’approche. Au sol, une surface ajourée rappelle les tamis si utiles dans le travail de transformation de la pulpe de papier. À l’extérieur de la zone même de la passerelle, alors que le regard se dirige vers la rivière, on découvre des palmes et des «retors». Diverses pièces mécaniques apparaissent à fleur d’eau tels des nénuphars étonnants. Partout, il semble que la forme parle tout naturellement de l’histoire et de la culture de l’entreprise.
Le soir venu, un système d’éclairage de type LED ajoute à l’aspect mystérieux de la forme et donne à la passerelle une nouvelle vie, une présence dans le paysage nocturne.
Il va sans dire que le projet soumis assure une facilité d’entretien et une durabilité maximum. Mais par-delà les exigences matérielles, il vient réinventer le concept du pont couvert et donner au projet un caractère spectaculaire par le choix même du matériau et son utilisation singulière. La passerelle aura un potentiel d’attraction indéniable et directement lié à l’histoire et à la culture de l’entreprise Cascades.
Le lien que crée la passerelle entre deux rives de la rivière Nicolet met en lumière deux éléments fondamentaux du mandat de Cascades à Kingsey Falls : d’une part, son lien avec la communauté locale, d’autre part, son appui indéfectible au projet des Jardins du Parc Marie-Victorin auquel je me suis associé récemment.
La culture organisationnelle de Cascades place chaque employé au cœur du succès. C’est dans cet esprit que je souhaite travailler à la création de cette toute nouvelle passerelle. J’aimerais ici donner en exemple la grande complicité que j’ai eu la chance de créer avec l’équipe de l’usine Pro-Métal Plus et la population de Deschambault lors de la conception du Pont du Moulin de la Chevrotière en 2009. Je vise dans mon travail le développement d’un sentiment d’appartenance d’une communauté donnée envers mes projets d’intégration, de même que la stimulation du travail d’équipe avec des usines spécialisées.
L'oeuvre en construction
Inauguration de l'oeuvre
Ingénierie : Investigation Marcel Leblanc
Réalisation : Cascades