La mêlée

La mêlée

acier inoxydable, verre, acrylique et luminaire LED



Maquette numérique : L'Antenne Digitale


La Mêlée témoigne donc des activités du centre, tout particulièrement la présence du gymnase et des aires de jeu. Nous avons abordé le projet en retenant les concepts suivants : jeu, mouvement, force et dynamisme. Il s’agit d’évoquer l’énergie qui habitera et distinguera ce lieu dans une conception non-représentative et dont la signifiance demeure ouverte.

Le projet proposé se nourrit d’une réflexion amorcée dans le cadre de deux projets d’intégration antérieurs réalisés dans des contextes similaires : le centre sportif Les Estacades à Trois-Rivières (2009) et le gymnase de l’Université du Québec à Chicoutimi (2010). Dans ces deux projets, le mouvement est traduit par des formes courbes, arabesques fluides et argentées, dont le dynamisme révèle les qualités du lieu. Si le même parti-pris pour une approche non-représentative marque également le projet soumis pour le Centre Lebourgneuf, l’utilisation de formes courbes et sinueuses a rapidement été rejetée. Les qualités formelles de la façade demandent en effet une lecture fine de sa facture et il nous est apparu évident que l’utilisation de formes rectilignes devait prévaloir.

Le projet intitulé La Mêlée se présente donc comme un foisonnement de formes fines et élancées rappelant des javelots. Ce sont des tubes d’acier inoxydable dont les extrémités sont munies d’éléments coniques de polycrylate (acrylique) se terminant en pointe fine. D’entrée de jeu, l’image de la lance ou du javelot permet d’évoquer un geste dynamique, un désir de se dépasser. Il va sans dire que l’accumulation des tiges aux profils délicats rappelle de surcroit le jeu du mikado. Le jeu demeure un élément essentiel des activités qui se dérouleront tout au long de l’année dans le centre communautaire. Le mouvement semble être issu de la trame même de la façade. Un premier élément surgit en effet de sa composition sobre pour bientôt se multiplier dans un foisonnement rythmé jusqu’au coin gauche de l’édifice. L’œuvre vient ainsi créer une tension entre le volume stable d’une part, et l’émergence des tiges, d’autre part, qui ne sont pas sans rappeler la mêlée de joueurs dans un jeu d’équipe improbable.

Formellement, l’œuvre établit un dialogue entre l’ordre affirmé du volume architectural et le désordre vibrant des tiges lumineuses. Un contraste entre ordre et désordre qui met en évidence chacun des éléments ainsi mis en scène. À la couleur anthracite s’oppose l’éclat des tiges et la lumière qui en surgit tout particulièrement le soir venu.


L'oeuvre en construction


Maquette numérique : L'Antenne Digitale


Bâtiment : CCM2, Architectes
Textes : Lisanne Nadeau
Luminaires LED : LSAV 
Photos : Marc Pelletier et Léa Nadeau-Cousineau

Grand Prix du Design 2015, Magazine Intérieurs

Architizer, Mai 2015