Le monument en construction
Souligner l'importance de
ce bataillon, souligner aussi son enracinement à
Saint-Jean-sur-Richelieu, constitue un moment de première importance et
demande la conception, selon nous, d'une œuvre à la fois monumentale et
sobre, marquée de noblesse et d'élégance.
Nous avons voulu éviter
l'approche trop dirigée et représentative afin de permettre aux
visiteurs, dans un désir bien affirmé d'accessibilité, de s'investir
dans une lecture ouverte de l'œuvre. Par contre, des références subtiles
permettront aux passants de saisir le message que nous souhaitons lui
transmettre. Les formes auront donc une force symbolique, mais porteront
aussi un langage abstrait efficace et fort, un équilibre des formes et
des matériaux qui, par lui-même, invitera au respect.
Le défi est
de taille de créer une œuvre à la fois imposante et sobre, accessible
tout en offrant une esthétique tout à fait contemporaine.
Les
Veilleurs est une œuvre sculpturale et signalétique qui souligne le
centre du jardin qui la reçoit et invite à l'arrêt, au recueillement. En
marge du fourmillement de la ville, le jardin se présente un peu comme
un écrin pour cette œuvre qui prend valeur de mémorial.
Sur une
dalle de bonne circonférence, s'élève donc une sphère de granit noir.
Elle évoque bien sûr une planète, notre terre. Elle s'offre à notre
regard et sa présence est imposante. L'aspect très lustré du globe et sa
simplicité constituent un attrait certain. Trois grandes formes
élancées l'entourent et semblent la protéger. Ces «veilleurs» évoquent
la force de paix des membres du bataillon du Royal 22e Régiment, de ces
hommes qui, dans leur simple humanité, ont fait la différence en temps
de guerre. Ce sont des «veilleurs de mémoire», ce sont des «veilleurs de
paix».
La silhouette très élancée de ces «veilleurs» donne à
l'œuvre un élan vertical et contribue ainsi à la monumentalité de
l'ensemble. Faits d'acier inoxydable, ils s'élancent tels des lances
miroitantes. Le soir venu, un système d'éclairage les met en valeur et
donne à l'ensemble une présence marquée dans le paysage urbain.
Des
éléments symboliques et textuels seront gravés sur la base de l'œuvre
monumentale. Tout d'abord, bien sûr, le castor et sa devise: «Je me
souviens». Puis, la fleur de lys. Deux motifs importants qui témoignent
du fait français. Nous souhaitons en outre que la base du socle reprenne
une strophe tirée du patrimoine musical. En effet, la musique, comme on
le sait, a joué un rôle de premier plan au front, comme instrument de
patriotisme, mais plus intimement comme source de réconfort,
d'expression d'émotions multiples. Cris de ralliement ou d'espoir, ces
airs et chansons marquaient le pas. Ils ont donné lieu à tout un
patrimoine populaire. Un extrait de la chanson fétiche «Vive la
canadienne» pourra être gravé à la base de l'œuvre, évocation de
l'expérience intime du soldat et du patriote. On y verra une référence
directe à la première guerre mondiale.
Le monument en construction
Architecte : Option Paysage, Alain Baillargeon
Imagerie numérique : L'Antenne Digitale
Luminaires LED : LSAV
Technicien au montage : Luc-Emmanuel Germain